Malgré une météo loin d'être encourageante, nous étions 86 au départ de cette randonnée dans la compagne iviéroise et la forêt domaniale de la Haie d'Aubenton. Compte tenue de la météo du mois dernier, certains chemins demandaient une certaine attention mais étaient loin d'être impraticables. Seul un petit passage nous obligeant à franchir un fossé à posé quelques soucis, mais très vite des mains charitables étaient là pour aider et permettre que tout se déroule pour le mieux. En de nombreuses occasions, nous aurions bien aimé avoir un peu plus de lumière afin de rendre les paysages vraiment attractifs.

Comme à son habitude, notre guide culturel a profité d'une pause et d'un regroupement pour nous conter l'Histoire de la commune.

Le territoire de la commune est traversé d'est en ouest par le ruisseau La Blonde qui prend sa source à Brunehamel et qui va se jeter dans la Brune à Saint-Clément. Au milieu du XVIIIème ce ruisseau alimentait deux moulins à blé, celui d'Iviers et celui du hameau de Corneaux. Au sud du village, un moulin à vent, aujourd'hui disparu, était en activité. Toujours à cette époque, le village comptait 600 habitants. Il n'en restait que 211 en 2020.

Comme beaucoup de villages, Iviers, Yviers en 1161, Iviez au XIIIème siècle où une iverie était un haras. C'est à ce moment qu'on a remplacé « ive » par le mot « jument ». Le mot viendrait, mais ce n'est pas certain, du mot celtique « ive » qui signifiait « jument ». Cela laisse penser que le village existait déjà au temps des Gaulois et des Gallo-romains qui, pour propager la race chevaline, nourrissaient des chevaux dans les forêts. 

Parmi les personnalités célèbres de la commune, citons Paul Codosaviateur (1896-1960). Typographe à La gazette de la Thiérache en 1913, il s'engageait en 1914 comme volontaire dans l'artillerie, et passait ensuite dans l'aviation, au mois de novembre 1917. En 1926, il faisait une série de vols de nuit, en 1929, avec Costes, il battit le record du monde de distance. Il battit avec Rossi le record international de distance en ligne brisée, entre New York et Rayak (plaine de la Bekaa au Liban), du cinq août au sept août 1933, soit 9 106 kilomètres en cinquante-cinq heures et vingt-neuf minutes. Ce nouveau record lui valut d'être reçu en grande pompe à Hirson le 29 octobre 1933 où sa mère et sa sœur Thérèse résidaient. Il finit comme inspecteur général d'Air France, en l'année 1938, qu'il quitte en 1950. Il prit sa retraite en 1958, après 7 000 heures de vol.

 

Dans la nuit du 27 au , en pleine retraite française, le colonel Philippe Pétain qui occupe le presbytère du village, reçoit une notification du Grand Quartier général l'informant de sa nomination au grade de général de brigade. Deux jours plus tard, il reçoit le commandement de la 6e division d'infanterie puis se retire avec ses troupes au-delà de l'Aisne pour en interdire le passage à l'envahisseur.