Malgré une météo incertaine, après des jours pour le moins très humides, nous étions 68 à nous retrouver sur la place de la salle des fêtes de Voulpaix pour le départ de notre rando hebdomadaire. Le début de la balade s'est effectué sur des routes, donc terrain très praticable. Par contre, la seconde partie nous a vus emprunter des chemins sur lesquels on devinait clairement la météo des jourssssss précédents. Habitude, acquisition d'une certaine dextérité, il n'y a pas eu de chute. Seul inconvénient, à progresser sur de tels chemins, on regarde plus là où on met les pieds que le paysage environnant, et pourtant la campagne Voulpaisienne bien vallonnée et forte agréable.

Traditionnellement, profitant d'un regroupement, notre guide culturel nous a dit quelques mots sur notre ville étape.

Voulpaix est une petite commune rurale de 405 voulpaisiens et voulpaisienne sur un territoire de 1155 Ha dont la répartition est: terres arables (70,8 %), prairies (25 %), zones urbanisées (4 %), forêts (0,1 %). La commune se situe entre deux lignes de crête. La première culmine à 187 mètres altitude, et descend progressivement jusqu'au village de Voulpaix à 114 mètres d'altitude. Le terrain remonte ensuite vers la seconde crête, variant entre 177 mètres et 184 mètres d'altitude. Voulpaix est principalement traversé par Le Beaurepaire qui prend sa source à Laigny, au lieu-dit du même nom. Cette rivière reçoit le cours de petits ruisseaux tel le Goulet.  La commune se trouvait sur la ligne ferroviaire de Romery à Liart en activité de 1912 à 1951. Le nom de la localité est attesté sous la forme Bospatium au ixe siècle dans un acte de Charles le Chauve en 867, puis sous les formes latinisées altare de Vulpasio en 1065, puis Vulpasium en 1130. De plus, elle est mentionnée sous sa forme picarde Woupais sur une carte du xiie siècle. Durant cette période, la localité comportait un hospice et était une seigneurie dépendant du conté de Marle, attesté par une charte de Raoul-de-Coucy donnée à la ville de Vervins en 1163 qui affranchit ses habitants et l'érige en commune. Des seigneurs locaux ont signé cette charte dont Mathieu, seigneur de Voulpaix. Voulpaix était un bourg comportant deux châteaux en motte féodale d'où la mention de deux fiefs par Maximilien Melleville dans son recensement des seigneurs du village. Aujourd'hui, les châteaux ont disparus. En 1826, il subsistait encore quelques vestiges des murailles, le principal ayant été utilisé pour empierrer les chemins communaux. La seigneurie de Voulpaix demeure indépendante jusqu'en 1438, date à laquelle le village entre dans les possessions des seigneurs de Vervins et le reste jusqu'à la révolution française; Vers le milieu du xvie siècle, le calvinisme commence à pénétrer en Thiérache avec deux foyers principaux basés à Lemé et Landouzy-la-Ville, une petite communauté protestante s'établit à Voulpaix, ayant laissé une trace dans la toponymie locale avec une rue baptisée "Rue des Protestants". Entre le xvie siècle et le milieu du xviie , les conflits entre les rois de France et les rois d'Espagne et la proximité de la frontière entre les Pays-Bas espagnols et la France entrainent la fortification des églises par les communautés villageoises, dont celle de Voulpaix, face aux risques de pilleurs espagnols et des campagnes militaires menées dans la région par les Espagnols. En 1598, la signature de l'édit de Nantes et la paix de Vervins permettent de ramener le calme dans la région et à Voulpaix. Lors de la guerre franco-espagnole  de 1653 à 1659, Turenne s'installe dans le village le 25 janvier 1653, avec ses troupes, pour reprendre la ville de Vervins, aux mains des troupes espagnoles depuis l'été 1652. Celle-ci est reprise rapidement en deux jours, puis il repart avec ses soldats.

 

Au sud de la commune, sur le ruisseau Le Beaurepaire existait un moulin à eau fabriquant du papier jusqu'en 1938. A l'est de la commune, se situent deux fermes, le Bas Goulet et la Cense Pleurs ou Goulet, aujourd'hui nommée Ferme du Goulet et située sur le ruisseau du Goulet qui prend sa source au Bas Goulet et se jette dans le Beaurepaire après un parcours de 2.7 Km. Lors de la révolution française, Voulpaix fut érigée en commune indépendante avec un hameau La Vallée au Bleds qui est divisé en trois entre Voulpaix, Lemé et Haution. Les Vallibladiens mécontents demandent une commune à part entière, demande acceptée et attestée par un arrêté du Directoire du département en date du 19 février 1791. Il faudra attendre le 15 juillet 1829, ordonnance de Charles X, pour que La Vallée au Bleds soit de nouveau érigée en commune par démembrement des territoires des trois communes: Voulpaix, Lemé et Haution. Le mot bleds désignait autrefois l'ensemble des céréales cultivées en Europe (toujours employé au pluriel).