Nous n'étions que 42 pour notre randonnée hebdomadaire au départ de Rougeries. Cette boucle, nous faisant passer par les villages de Franqueville, St-Gobert et Voharies s'est déroulée avec une très agréable météo, même si la luminosité était parfois juste pour bien admirer les campagnes environnante avec leurs très agréables vallonnements. La température était elle au rendez-vous et bon nombre sont arrivés moins couvert qu'au départ, par contre, bras, tailles ou sacs plus chargés.

Profitant d'une halte, notre guide culturel nous a narré quelques faits marquants du village hôte:

Rougeries compte 237 habitants sur un territoire de 413 Ha (petite commune)

Le village apparaît pour la première fois en 1123 sous l'appellation de Rogerie dans un cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel. L'orthographe variera ensuite de nombreuses fois en fonction des différents transcripteurs.

L'occupation des sols de la commune est marquée par l'importance des territoires agricoles: terres arables (73,9 %), zones urbanisées (15,8 %), forêts (6,5 %), prairies (3,8 %)

Les nombreux cours d'eau serpentant en Thiérache ont permis l'installation de nombreux moulins à eau. Beaucoup ont permis de moudre le grain pour obtenir de la farine et d'autres, notamment à Franqueville, Rougeries, St-Gobert, Voulpaix, Wiège-Faty, Romery, Vervins, Thenailles, Harcigny sont devenus des papeteries. La papeterie de Rougeries fut construite en 1780 sur le ruisseau de la Fontaine aux Frênes. En 1853, le propriétaire, Adonis Bouxin, supprima le moulin à blé existant pour agrandir son entreprise. Une autre papeterie a été établie en 1871 à l'ancien moulin de Chantraine, dépendance de Rougeries.

La roue à aubes du moulin entraînait un axe sur lequel étaient fixés des plots avec des maillets qui frappaient la matière première composée pour un quart de déchets de chanvre et de chiffons et le reste de papier recyclé. La pâte obtenue était ensuite travaillée en fonction d'un cahier des charges très strict pour obtenir différents types de papiers qui servaient notamment d'emballage des produits alimentaires dans les épiceries.

Rougeries comptait une gare, commune avec la commune de Saint-Gobert, située sur la ligne de chemin de fer de Paris à Hirson qui a fonctionné à partir de 1869. En 1910, huit trains s'arrêtaient chaque jour dans cette gare dans chaque sens. Cette gare est aujourd'hui transformée en habitation.

Le , soit moins d'un mois après la déclaration de la guerre, le village est occupé par les troupes allemandes après la défaite de l'armée française lors de la bataille de Guise. Pendant toute la guerre, Rougeries restera loin du front qui se stabilisera à environ 150 km à l'ouest aux alentours de Péronne. Les habitants vivront sous le joug des Allemands : réquisitions de logements, de matériel, de nourriture, travaux forcés. Ce n'est que début  que les Allemands seront chassés du village par les troupes françaises. Sur le monument aux morts sont écrits les noms des dix soldats de la commune morts au Champ d'honneur.

 

Comme d'autres commune de la région, Rougeries à reçu le label "Village étoilé" récompensant les communes qui œuvrent pour la qualité de la nuit et luttent contre la pollution lumineuse.