Par un temps fort agréable nous rappelant que beau temps et soleil existent encore, nous étions 71 réunis sur la place de l'église de Harcigny pour le départ de notre boucle hebdomadaire. Conditions météo obligent, dès que l'on quittait le macadam, c'était pour nous retrouver sur des chemins pour le moins assez "gras" mais bizarrement relativement praticables. Par contre certains passages en forêt ont demandé beaucoup d'attention sans pour autant éviter quelques chutes, fort heureusement toutes sans gravité. Profitant d'un arrêt, bien exposé et bénéficiant d'une belle vue sur la campagne, Sylvain nous a rapporté un peu d'histoire de cette commune.

Harcigny est une commune rurale de 246 habitants et d'une superficie de 757 Ha dont la répartition est marquée par l'importance des territoires agricoles: terres arables (45,3 %), prairies (41,9 %), forêts (8 %), zones urbanisées (4,8 %). Le nom de la localité variera une bonne quinzaine de fois de Alodium de Harcignis (1120) à Harsigny-en-Thiérache vers 1700 avant de devenir Harcigny. Dans les années 1760, quand on évoquait Harcigny, on parlait d'un village de "l'Ancienne Thiérache". Harcigny est situé au bord d'un ruisseau, le Huteau, à  42 Km au nord de Laon et 8 Km au sud de Vervins. En 1760, quand on parlait du terroir d'une commune, on n'évoquait pas un nombre d'hectares. On disait par exemple pour Harcigny: 9 Charrues, 60 Arpents de pré et 110 Arpents de bois. En 1760, la population était de 622 habitants et on dénombrait 138 feux dans la commune.  Le village appartenait aux Comtes du Vermandois. Au Xème siècle, l'un d'eux – Albert, le donna à l'Abbaye de Bucilly qui l'a gardé jusqu'à la Révolution. Parmi les personnages célèbres, notons: Gilles Pargneux, député européen PS, né à Harcigny en 1957 et Guillaume d'Harcigny, également appelé Guillaume de Harselli, né à Harcigny vers 1310 et mort le , médecin français. Il fut le médecin de Charles VI de France. Il débute ses études de médecine à Laon auprès d'un chanoine de la cathédrale de Laon avant d'aller à Paris qui est dotée d'une université depuis 1150 pour y acquérir un Magister de médecine. Il part pour l'Italie et en Orient où la science est déjà à l'état d'expérience. Ses voyages l'amènent en Syrie, en Palestine et en Égypte où il séjournera à Alexandrie. Lors de ses voyages, Guillaume de Harcigny apprend beaucoup sur la médecine de son temps. De retour en France, il s'installe dans la ville de Laon où résident beaucoup de ses confrères. Il devient l'ami d'Enguerrand VII de Coucy qui le présenta au roi. Il ouvre son cabinet à Noyon. Il opère tout au long de son exercice des cures si remarquables qu'on vient le consulter de tous les coins du diocèse, notamment pour les maladies mentales. Il soigne entre autre le Roi Charles VI du 15 août au 30 septembre au sujet de ses crises de démence. Son tombeau a souffert de la Révolution, ses restes ont disparus au milieu du XIXème siècle mais son gisant (transi), montrant le corps du défunt en cours de décomposition, se trouve au musée de Laon, dans la Chapelle templière, et a été restauré en 2003.