En ce jeudi matin, notre "baraka" a un peu fait défaut… et c'est sous un crachin pratiquement incessant que les 56 "irréductibles" se sont retrouvés sur la place de Montcornet pour accomplir notre boucle hebdomadaire. Cette fois ci, les sols n'étaient pas détériorés  par le passage d'engins "trop lourds", mais rendus très bourbeux et glissants par une météo qui n'en finie pas d'être mauvaise. Néanmoins, notre avancée c'est déroulée dans de bonnes conditions et aucune chute n'a été enregistrée. La physionomie du terrain aurait due nous permettre de visualiser de très jolis points de vue … Malheureusement le crachin, nous a gâché le spectacle. Bravant les conditions climatiques, Sylvain à quand même réussi à nous compter quelques anecdotes sur notre ville étape.

Montcornet, ville fortifiée, est située à l'intersection des voies Romaines de Laon à Charleville-Mézières et de Reims à Bavay et sur le Ru de l'Hurtaut (38,1 Km de longueur, qui prend sa source sur la commune de Signy-l'Abbaye à 235 mètres d'altitude - il s'appelle aussi le ruisseau de Serre ou Malacquise). Le confluent de ce dernier avec la Serre, se situe au niveau du Pont Caillou qui était une ferme rattachée à la Paroisse de Chaource. A l'est, sur la route de Rozoy-sur-Serre, à la place du calvaire existait une chapelle où se déroulaient des offices. Un relai de poste établi dans le bourg permettait aux cavaliers et diligences de disposer de chevaux frais. Un moulin à eau existait sur le Ru de l'Hurtaut. L'été, il y a beaucoup de passages de voyageurs néerlandais.

La commune compte 1385 habitants et occupe un petit terroir de 574 Ha marqué par l'importance des territoires agricoles (77,2 %) dont la répartition détaillée est la suivante : terres arables (75,3 %), zones urbanisées (16,6 %), forêts (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %), prairies (0,5 %). Le nom du bourg apparaît pour la première fois sous l'appellation latine de Monscornutus en 1256, Monscornet en 1269 dans un cartulaire de l'abbaye Saint-Martin de Laon, puis Montcornet-en-Thiéraisse, Montcornet-en-Terrache, … et enfin l'orthographe actuelle Montcornet vers 1750. L’origine de son nom de commune est dû à son ancien nom de bourg qui était Mons Cornutus ce qui voulait dire "le mont qui est corné" du fait qu’en haut de la colline où Montcornet était installée poussaient deux énormes chênes qui donnaient l’impression de deux cornes sur le mont.

Autrefois, la région était presque entièrement recouverte de bois ; les hommes qui y vivaient élevant du bétail qu’ils nourrissaient avec les glands des chênes et d’autres fruits de la forêt. Les habitants faisaient très peu de cultures, ils se servaient des animaux qu'ils élevaient et chassaient pour se nourrir et s’habiller ainsi que la cueillette des fruits de la forêt. La vraie culture des terres commencera un peu plus tard. Au moyen âge, le Saint Patron de Montcornet était Saint-Martin. Le 8 septembre 1914, premières réquisitions de la mairie et d’habitations : le mot Kommandantur apparaît avec le drapeau allemand sur la façade de la maison de monsieur Delaunay au numéro 3 de la rue des Juifs, près du Hurtaut. Le pays est officiellement en possession des Allemands et ceci pour 51 mois. L’église sert d'hôpital provisoire. Les blessés sont allongés à même le sol sur de la paille. Le 8 septembre 1914, un train de troupes allemandes, qui est à l’arrêt en gare de Montcornet, est attaqué par l’aviation et immobilisé pour plusieurs heures. On comptera de nombreuses victimes parmi les Allemands. Le 10 septembre 1914, la première affiche émanant de la  Kommandantur allemande est placardée à la mairie avertissant de l’occupation de Montcornet par la IIe armée et l’état-major allemand. Dès le 12 septembre 1914, et pendant deux semaines, 4 000 blessés viennent se soigner à Montcornet. Début octobre 1914, ordre est donné de livrer toutes les bicyclettes à la Kommandantur et de tuer tous les pigeons. Le 14 mai 1940Charles de Gaulle est désigné pour commander la nouvelle 4e division cuirassée (5 000 hommes et 85 chars) avec laquelle il exécute une contre-attaque vers Montcornet. Cette bataille est fréquemment citée comme la seule contre-attaque alliée de la campagne de France qui parvint à repousser les troupes allemandes, cependant L'engagement suivant du colonel de Gaulle eut lieu à la bataille d'Abbeville sous les ordres du général Weygand.

En 1866, la sucrerie de Montcornet est fondée par la famille Linard, suivie par l’installation, en 1867, près de la ferme de Saint-Aquaire, de la première râperie de France qui alimentera la sucrerie de Montcornet. Le dispositif est ensuite renforcé par la râperie de Montloué qui sera active jusqu'en 1886.

 

Le 6 janvier 1988, la sucrerie ferme après plus 100 ans de service.