En ce jeudi matin, c'est la commune d'Origny-en-Thiérache qui nous accueillait pour le départ de notre boucle hebdomadaire à laquelle nous étions 80 à avoir décidé de participer, parmi lesquels nous avons eu le bonheur de retrouver Isabelle après les terribles et douloureux moments traversés. Malgré la météo des ces dernières semaines, nous avons progressés sur des chemins aisément praticables. La région très vallonnée et principalement d'élevage y est très certainement pour quelque chose. Profitant d'un petit regroupement, notre guide culturel y a été de ces petits mots sur cette commune au passé riche.

Origny, avec ses hameaux: Le Chaudron, Les Routières, du Hélin, est une paisible petite bourgade de 1480 habitants (les Auriniens – Auriniennes) localisée sur un territoire de 1648 ha, principalement: prairies (68,7 %), terres arables (16,7 %), zones urbanisées (5,8 %),  forêts (3,7 %). Comme souvent, Origny-en-Thiérache a connu diverses appellations dont: Iuriniacus (1187), Origny-en-Theresche (1327 ), Origny-en-Terraisse (1407), Origni-en-Thiérache (1780 )

La commune est traversée en sa partie nord par le cours d'eau "le Ton". Les premiers habitants installèrent leurs habitations au cœur des clairières et le long de la rivière. Les habitants consacrèrent la forêt qui leur servait de refuge à la déesse Aurinia et un autel dédié fut dressé sur un promontoire escarpé surplombant la rivière. Sur cet Oppidium fut d'abord dressé, dans les années 800, une modeste chapelle dédiée à Saint-Cyr et Sainte-Juliette et plus tard, entre 1180 et 1200, la première église fortifiée d'Origny. Sur la route des invasions, la cité a été maintes fois ravagée (invasions, guerres, famines, destructions …). Origny connut son heure de gloire avec le développement de la vannerie fine qui apporta renommée et richesse. Le travail des vanniers était exporté aussi bien dans les grands commerces parisiens qu'en Belgique, Hollande, au-delà du Rhin et en Angleterre.

Au niveau des personnages célèbres, citons l'illustre Pierre Joseph Pigneau de Behaine qui y naquit le 2 novembre 1741 (décédé en 1790 en Cochinchine, il eut droit à des funérailles royales). Missionnaire, il devint évêque d'Adran et grâce à ses vertus diplomatiques, premier ministre du prince d'Annam.

 

Après les ravages de la Première Guerre mondiale, l'église, dont subsistent le donjon carré du XIIème et les tours rondes ajoutées au début du XVIIème et inscrite aux monuments historiques en 1927 fut restaurée de 1929 à 1931 grâce au soutien financier du gouvernement vietnamien (dont Saigon fut marraine de guerre) en reconnaissance de l'action menée par Monseigneur de Behaine. C'est la raison pour laquelle la tour carrée de l'église paroissiale est surmontée désormais d'un clocher semblable à celui de la cathédrale de Saigon. Une partie des cendres de Monseigneur de Behaine fut ramenée à Origny en 1923 grâce au Consul général de France à Saigon. Elles sont placées dans une urne sous le vitrail représentant l'illustre personnage.